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les millim de sarah

24 avril 2012

La route

Proposition de l'atelier d'écriture : 

Ecrire au sujet d'une route mythique : La route de la Soie, la route du Sel, la Nationale 66, etc...

 

La route de la Soie


La route de la Soie commence par un fil. Un fil si fin qu'on a du mal à s'imaginer qu'il va donner naissance à une fresque merveilleuse !

Au commencement, ce fil ondule à sa guise parmi les vers à soie, s'enroule amoureusement autour des mûriers sauvages et frôle les papillons si fiers de l'ouvrage...

Puis le fil s'étoffe et se tisse pour devenir ruban qui serpente en cours d'eaux transparentes aux reflets turquoises.

Et, de rivage en virages ils se pare de poissons fantastiques brodés ça et là dans le le drapé d'une rivière inespérée.

Et c'est par mille fils d'or qu'il est alors escorté au sommet d'une cascade qui menace de le supplanter.

Et pourtant il plonge, splendide écharpe de couleurs ondoyantes qui le fait fleuve jalousé, et prend fièrement le cap de l'océan pour être accueilli par tous les rois du monde !


 

Thème proposé : La route, comme une frontière, une liaision, comme évasion...

 

La route qui chaque jour me conduit là-bas bruisse de murmures éclairant chacun de mes pas.

Que je sois au nord, au sud, à l'ouest ou a l'est de la terre, je me tourne vers Toi, cité de toutes les espérances.

Et quand j'ai enfin la chance, par quelques battements d'ailes, de traverser les continents pour me rapprocher de toi, alors c'est le coeur rempli d'une joie profonde que je me laisse porter sur la route des derniers pas.

L'empreinte de nos prières formulées depuis si loin brille sur les pierres d'or gravées par le soleil.

Et je pleure le bonheur.

Le soir venu, à peine apaisée par la lueur des étoiles, je dois te tourner le dos, et reprendre la route qui n'en finit plus de descendre.

                                                  "...Si je t'oublie, Jérusalem..."

                                                                                                                        Mais je reviendrai...

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23 avril 2012

A propos de Pépé Charles et Mémé Germaine

Consignes de l'atelier d'écriture :

Evoquer deux êtres liés à notre enfance. Il se passe des choses du point de vue de l’enfant, de notre enfance …

                                                                                                                                            

Premier personnage


Paris

Monter à Paris chaque hiver

Pour y retrouver ses grands-parents

Une semaine, tout juste.

 

Arrivée en voiture

Bagages sortis du coffre

Courir devant l'allée, ancienne et combien familière

9 square de Geyter.

 

Sonner sur le bouton rond, pas comme à Lyon

Les portes forgées devant le verre dépoli

L'escalier ciré qui sent bon, qui sent bon !

La montée d'escalier

La boule de marbre à la base de la rampe

Les marches de bois, pas comme chez moi

 

La porte massive

Le nom gravé sur la grande plaque de laiton qui brille sur le bois

Et la question qu'on ne pose plus

"Pourquoi LESSELLE, au lieu de LESSELBAUM ?"

C'est du passé

L'important c'est maintenant :

 

On sonne, instant magique, unique

La porte s'ouvre

Mémé Germaine, toute ronde et petite

Ses yeux gris bleu mouillés

Et son tablier

Avec dans sa main

Comme chaque fois

Enfouie dans son écrin de papier doré,

Notre barre de chocolat préférée !

 

 

2ème personnage


Pépé Charles, lui, est assis à la grande table du salon. 

Peignoir grenat, écharpe de soie autour du cou, 

grand front plissé par la lecture du journal avec lunettes ombrées au bout du nez.

On s'approche pour l'embrasser, et de son visage sérieux et ridé,

jaillit un grand sourire rempli d'un bonjour à l'accent venu d'ailleurs,

un ailleurs qu'on nous a conté, petit à petit.

 

Les rondeurs de mémé Germaine contrastent avec le corps et le visage émacié de Pépé Charles.

 

La pendule qui trône derrière lui sur la cheminée condamnée

égrenne un temps qu'on n'a pas connu.

Elle sonne tous les quarts d'heure et on aime l'entendre.

Tout est à sa place, exactement comme l'année dernière.

Posée dans la bibliothèque, la photo de son père, notre arrière-grand-père,

avec peut-être un peu plus de poussière,

et au-dessus la balalaïka rapportée d'un autre monde.

 

Et le silence, entrecoupé par quelques formules ordinaires de retrouvailles familiales.

 

Mémé Germaine lui porte la soupe, la compote, 

un menu diète qui, accompagné de gymnastique matinale devant la fenêtre grande ouverte hiver comme été,

firent de lui un centenaire...

 

Remarque de l'auteur : enfant, on savait faire attention à tous ces détails extraordinaires, qui nous permettaient ainsi d'échapper au temps.



A propos d'un enfant qui est en rapport avec les 2 personnages


Un nom me vient qui flotte en guise de visage entre mes grands-parents : 

Serge

Nom fameux, nom répété, nom sussuré, nom raconté,

Serge le bel enfant, Serge aux boucles d'or

Serge le frère de mon père

le frère perdu, le fils disparu

et qui pour moi a toujours existé

dans le bruissement des mots, des souvenirs évoqués au présent,

qui nous tranportent, nous les enfants, dans l'hier si facilement.

Ce visage il est vrai si doux, et les photos en témoignent, est devenu éternité

et promesse de tous les possibles.

Plus tard j'ai su, qu'à l'aube de son mariage,

un banal accident les avaient séparés pour longtemps...



Un samedi ou un dimanche chez nos deux personnages


Les vacances chez Pépé Charles et Mémé Germaine, c'était tous les jours dimanche.

Pas de réveil, pas d'empressement, le temps qui s'étire et nous invite à découvrir tous les recoins du temps, tous les trésors de l'appartement.

Fouiner dans l'établis de maroquinier de mon grand-père, s'emparer de ces ouvrages de cuir finement travaillés, empilés dans des tiroirs, ayant fini leur histoire, mais toujours enveloppés de leur délicat papier de soie ou camouflés dans des boites qu'on s'empressait d'ouvrir, avides de nouvelles trouvailles !

Rester allongée de longs moments sur le lit d'amis au bois sombre semblant provenir de l'éternité. Sentir sous la peau les vagies di couvre-lit bleuté et perdre son regard dans la contemplation de bibelots, de shmatès si précieux !

Descendre au square, avec pépé, pour se promener, puis remonter.

Le temps suspendu au coeur d'un autre temps.



Une journée d'un des deux personnages


Une jounée que n'aurait jamais vécu ma grand-mère, du temps où je l'ai connue.

Se lever vers 10 heures, fouiller dans son armoire pendant 50 minutes pour choisir la tenue du jour, passer 1 heure dans la salle de bain, le temps d'un bain moussant jusqu'aux oreilles puis maquillage sophistiqué jusqu'au rouge cerise au bout des lèvres.

Sortir enfin de la maison sans une once de ménage. Au programme : les boutiques sur les Champs Elysées, pause déjeuner avec les copines, séance ciné à 17 heures, retour au bercail à 19 heures et sandwich pour tout l'monde !

Non, Mémé Germaine n'aurait jamais oser passer une journée pareille !

Mémé Germaine, c'était plutôt : Lever matinal, chaussons à pas feutrés sur le parquet, un brin de toilette, puis filer sans bruit à la cuisine, mettre le tablier, préparer le petit déjeuner, veiller à ce que tout soit prêt, murmurer pour ne pas déranger, et organiser la journée pour mon Pépé.



Une journée de l'autre personnage


Je regarde Pépé Charles

les yeux piqués dans le journal

le journal du jour certainement

mais hier, c'était comment ?

Journal intime hermétiquement fermé.

 

Des indices égarés ça et là

m'attirent dans le passé.

Mariage, familles réunies, évidence des sourires,

clichés instantanés, bonheur figé,

malheur camouflé, mal dissimulé :

jours percutés

jours froissés

Jours terrifiés

Jours oubliés

jours à démolir

journal du jour à ouvrir

pour reconstruire les jours.

 

 

Souvenir de l'un ou de l'autre personnage

 

Se souvenir

C'est souffrir

Alors ne rien dire

En finir avec le pire

Le faire périr

Pour pouvoir rire

 

Et pourtant

L'oeil trahit

S'humidifie

Le silence parle

Les lèvres tremblent

Et le coeur bat au rythme

Des souvenirs

Maudits.

 

Une journée exceptionnelle


De Paris à Saint-Jean-de-Luz

 

Mémé Germaine était là, Pépé Charles aussi,

et certainement mes parents.

Voilà la seule certitude qui me reste de cette journée exceptionnelle

où j'ai découvert un tel trésor que maintes fois je l'ai raconté pour me persuader de ne pas l'avoir rêvé :

Toute petite, assise au bord de l'eau, le regard posé sur le sable.

Soudain mes yeux s'écarquillent et mes petits doigts n'y croient pas non plus :

j'approche mon visage pour chasser le mirage, mais non, c'est bien ça :

mes mains plongent dans le sable pour en prendre de pleines poignées, et que vois-je ?

Chaque grain n'en est pas un,

c'est à peine croyable !

C'est si petit et pourtant vrai !

Ces grains de sable sont de microscopiques coquillages venus pour moi s'échouer par milliers sur le rivage...

 

 

Les personnages se retrouvent seuls (départ des enfants)


Les enfants sont partis,

partis,

au début pour un moment,

puis pour très longtemps.

On les a cachés

pour mieux nous cacher, nous aussi.

Quel jeu de cache-cache intrigant

entre parents et enfants !...

 

                                     Où sont les enfants ?

 

                                                                                                                                  Où sont nos parents ?

 

                                                                                     Jusqu'à quand ?

 

                              Ils vont comment ?

 

                                                                                                             Sommes-nous vivants ?

 

Le néant.

On attend,

jusqu'au bout du temps.



22 avril 2012

Paroles d'enfance - poésie ludique

Par Sarah Lesselbaum

Je m'souviens dans mon enfance

mon père à la salle de bain

à la radio "Paris s'éveille,

il est 5 heures, je n'ai pas sommeil"

 

Je m'souviens dans mon enfance

en rentrant,

le goûter de maman,

à belles dents


Je m'souviens dans mon enfance

Aussitôt imaginées aussitôt dessinées

les idées sur le papier

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